Buffy contre les vampires ~ Saison 1

Ou comment chasser les vampires en cherchant à mener une vie normale...

**Attention !! Cet article risque de contenir des spoilers !!**

Cette série est un culte au pouvoir des femmes, des jeunes, et de la connaissance...
Bon, j'avoue, là, j'exagère !!

J'ai entendu dire qu'au départ la série était une blague pour faire passer l'été, et était diffusée à des heures pas possibles. Pourtant, elle a su trouver son public, ce qui est étonnant. Il faut bien avouer que le début n'est pas vraiment terrible, mais le scénario s'améliore avec le temps et sans doute aussi avec le nombre grandissant de fans...
Ce dont je suis certaine, c'est qu'un film intitulé Buffy, la tueuse de vampire a été tourné en 1992. C'est une sorte de prémisse à Buffy contre les vampires, la série télévisée.

Le concept même de Buffy est de changer l'image de la jeune blonde écervelée, jusqu'ici toujours victime, en une jeune femme dotée d'une force phénoménale, qui est parfaitement capable de se défendre toute seule et sur les épaules de laquelle repose un destin difficile : la chasse acharnée pour gagner contre tous les vampires.

La série télévisée commence à l'arrivée de la jeune Buffy dans la ville de Sunnydale, après que celle-ci ait mis le feu dans le gymnase du lycée qu'elle fréquentait à Los Angeles, parce que celui-ci était infecté de vampires.

Elle se traîne ainsi une mauvaise réputation de cancre, surtout auprès de sa mère, qui ne cesse de le lui rappeler par des petites remarques acerbes, et le manège presque comique du proviseur lors de son entrevue d'admission...

L'arrivée de Buffy dans son nouveau lycée est remarqué. En effet, celle-ci est jolie et attire donc l'attention de tout le monde. Prise tout d'abord sous son aile par Cordelia, jeune fille belle et populaire, Buffy préfère à sa compagnie celle d'Alex, qui craque tout de suite pour elle, et de Willow, l'intellectuelle férue d'informatique. Giles, bibliothécaire, s'oriente rapidement vers elle, pour lui annoncer qu'il est son observateur. En tant que Tueuse, Buffy doit faire son devoir et lutter contre le mal. Malheureusement, notre héroïne ne l'entend pas de cette oreille et a pour seul désir d'être une jeune fille normale. Mais ses nouveaux amis ne tardent pas à découvrir ce qu'elle est, et sont rapidement mêlés à toutes les aventures que son statut de Tueuse l'obligent à vivre. Sans compter sur la présence d'Angel, qui dès son arrivée à Sunnydale vient la mettre en garde. Il ne cessera de faire son apparition devant elle, jusqu'à ce qu'elle découvre qu'il est, lui aussi, un vampire, alors qu'ils étaient en train de s'embrasser.

Voilà pour le résumé du début de la saison 1, seule saison de la série à être composée de 12 épisodes (signe que la série aurait dû être courte ~si elle n'avait pas eu autant de succès~). Les saisons qui suivront seront donc composées de 22 épisodes chacune.

Voici maintenant les commentaires que je ne peux m'empêcher de faire en regardant ces épisodes :

Tout d'abord, la situation de Buffy est loin d'être claire, et surtout elle n'est pas expliquée. Les personnages savent tout dès le début. Lorsque j'ai vu la série à la télé lors de sa rediffusion, j'ai cru que j'avais raté le début, et c'est pourquoi j'ai décidé qu'il serait bien de la revoir en entier, afin d'avoir un meilleur aperçu de la manière dont Buffy a réagit lorsqu'elle a appris quel était son terrible destin, et a subi son premier entraînement. Seulement voilà : tout cela fait partie du passé de son personnage. Et le spectateur n'est au courant que des vagues souvenirs que Buffy veut bien nous faire entrevoir : c'est-à-dire pas grand-chose.

Elle se promène partout avec un pieux (la remarque d'Alex sur le crayon est d'ailleurs très drôle - je dois bien avouer que celle-là, je ne m'y attendais pas).

Elle est gourde et ne cesse jamais de faire des gaffes.

Elle refuse son destin, mais fait tout de même le minimum syndical.

Elle a laissé son ancien bahut pratiquement en cendres. Sa mère n'est pas au courant de ce qu'elle fait, et ne semble pas vouloir en savoir davantage. Mais il est évident qu'elle espère que sa fille pourra trouver le droit chemin dans une nouvelle ville, avec un nouvel environnement. Mais la situation familiale de ces deux femmes est loin d'être claire...

Elle est découverte bien rapidement, et accepte le groupe qui se forme autour d'elle. D'ailleurs les membres improvisés de ce groupe se jettent à corps perdu dans ce nouveau monde, pour aider leur nouvelle amie... Va comprendre pourquoi ils prennent autant de risques pour une inconnue, pourquoi ils décident de la suivre, après une trop courte stupeur face à ce qui leur apparaît comme une nouvelle réalité....
Et comble de tout : elle tombe amoureuse d'un vampire, sans qu'on voie quoique ce soit. Cette idyle sort de nulle part, et nous fait tomber des nues...

Ensuite, il y a bien d'autres choses inexpliquées : comme le fait que les vampires vont cacher les cadavres qu'ils sèment derrière eux dans des placards. Il va falloir m'expliquer l'intérêt, parce que perso, là je vois pas... De toute façon, ils seront découverts, alors à quoi bon se donner cette peine... Et puis qu'est-ce que ça peut leur faire aux vampires ?? Je veux dire, encore, je comprendrais qu'ils cachent tous les cadavres pour que leur existance même ne soit pas découverte, auquel cas ils ne doivent jamais être découverts ; mais un placard, ou un frigo, cela ne fait pas du tout l'affaire...

Et enfin, comme toute série traitant de surnaturel, ce n'est pas seulement de vampires dont il est question, mais aussi de démons et autre phénomènes occultes en tout genre. Là, la question se pose tout de même du titre de la série : si c'est une chasseuse de vampires, pourquoi y a-t-il toujours d'autres phénomènes inexpliqués qui viennent se mettre sur sa route ?? A quoi bon vouloir explorer divers phénomènes de cultes, alors que l'histoire des vampires aurait pu suffire ? Non, il a naturellement fallu mettre le monde en péril, sinon le scénario n'aurait-il pas pu être complet !?

Certains phénomènes sont à tirer par les cheveux... heureusement que le scénario s'améliore avec le temps... parce que pour cette saison je reste coite et perplexe...

En dehors de tout cela, je dois avouer que les deux premiers épisodes Bienvenue à Sunnydale sont plutôt bien constitués, enfin j'ai encore bien des commentaires qui me viennent à l'esprit quand je les regarde, mais dans leur globalité, ils sont pas si mal.

Ils ont en tout cas le mérite de définir les personnalités des personnages :
Buffy, forte en gueule, qui tue les vampires à base de répliques cinglantes et donne l'impression de ne pas vraiment savoir se battre malgré toute la puissance qu'elle a - en tout cas, on ne peut nier qu'elle sait crier la petite Buffy - et qui possède une étonnante faculté à retourner sa veste, prendre les choses en main, changer d'avis, et faire en sorte de mener une vie légère
- petit bémole dans le scénario, on se demande combien de temps passe pour les personnages entre chaque épisode pour faire râler autant Buffy sur son manque de temps personnel, parce qu'avoir une vie sociale et surtout un petit ami est bien plus important pour elle que tout le reste.
En somme Buffy est une fille légère qui a pourtant appris à prendre ses responsabilités lorsque c'est nécessaire, et c'est là tout le paradoxe du personnage : en réalité, elle devrait être incapable d'agir comme elle le fait : être aussi authoritaire alors là même qu'elle continue de refuser et contester, c'est inconcevable - ;
Alex, gaffeur professionnel ;
Willow, timide invétérée ;
Giles, érudit féru de bouquins en tout genre, avec une tendance aux balbutiements relevant une certaine hésitation et timidité.

En outre, je dois bien avouer que le concept des vampires qui se cachent parmi les humains est une idée qui me plait. Ainsi, ils ont l'air normaux jusqu'à ce qu'ils dévoilent leur vrai visage et que celui-ci se découvre contorsionné et déformé. Bien entendu les vrais méchants (le maître par exemple) ont un visage répulsif tout le temps ; à quelques exceptions près, histoire de confirmer la règle.

Parlons maintenant un peu d'Angel :

d'abord, je suis surprise de le voir apparaître dès le premier épisode !!

Le charme mystérieux de David Boreanaz...

Angel est capable de sourire, je l'ignorais... Je dois avouer que c'est surprenant de le voir sourire... D'ailleurs son sourire est pas mal du tout. Il convient parfaitement à son personnage et au côté mystérieux qui l'entoure dans les premiers épisodes. Le sourire charmeur, coquin, sans doute malicieux et un peu moqueur, presque bourré de sous-entendus...

Mais lorsque son passé le rattrape, c'est torturé qu'on le retrouve, et qui plus est embarqué dans une histoire d'amour impossible avec la pire ennemie de sa race. Cette situation lui donne un côté touchant, même si quelque part, on a bien du mal à croire à cet amour. Même si les protagonistes en ont parlé et semblent hantés par cette attirance mutuelle, on ne voit rien, on ne ressent rien de tel en les voyant, et je trouve cela bien regrettable. Il devrait pourtant y avoir quelque chose de palpable entre eux, mais les acteurs ne se connaissaient peut-être pas assez pour donner ce genre d'impression, ou une autre raison de ce genre a pu faire qu'à l'écran le courant ne passe pas vers le spectateur. (Je suis plutôt réceptive, alors je présume que cela ne vient pas de moi, et je ne pense pas me tromper en l'affirmant).

A noter en passant : la plupart des épisodes nous montrent des visages qui sont devenus connus depuis...

Dans l'épisode 6, le rôle de Nicholas Brendon se modifie temporairement lorsqu'Alex devient chef de meute des hyènes sous forme d'incarnation humaine. Ce rôle lui va à ravir, il met en valeur un regard noir, sombre, presque inquiétant. Cette attitude animale, prédatrice convient parfaitement à cet acteur, et le rend particulièrement intéressant. Son sourire est alors attirant et révélateur à la fois. Il suffit de le voir pour en comprendre la signification, et rien que pour cela l'épisode vaut le coup d'être vu.

On trouverait même presque dommage qu'il redevienne ensuite le bon et docile Alex que l'on avait connu jusqu'à maintenant.

Dans l'épisode 8, j'aime beaucoup le débat qui oppose l'informatique aux livres : deux méthodes différentes de s'approprier la connaissance.

Par ailleurs, la fin de l'épisode souligne l'impossibilité pour des gens particuliers à avoir des relations amoureuses banales. Ils ne peuvent au contraire qu'être attirés vers des personnes spéciales, dans le bon comme dans le mauvais sens du terme. En effet, il faut que le partenaire soit aussi capable de faire face à des situations qui sortent de l'ordinaire. Il en est de même pour les caractères : pour que deux êtres se trouvent, il est nécessaire qu'un lien puisse exister entre eux, et pour cela ils doivent être capables de s'ouvrir à l'autre et de partager ce qui fait sa vie. Il est impossible de vivre convenablement avec quelqu'un qui n'a pas cette ouverture vers l'autre ou qui ne laisse pas l'autre entrer dans son monde. Je ne veux pas dire qu'il faut nécessairement vivre dans le même monde, mais il faut tout au moins qu'il soit possible de visiter et de partager les deux mondes qui finiront par évoluer pour n'en former plus qu'un, aussi étrange puisse-t-il être...

Je suis très étonnée que le rôle de Charisma Carpenter soit resté omniprésent au point de faire partie du générique. Cordélia est en effet la jeune fille imbue d'elle-même particulièrement antipathique. Il est vrai qu'elle a quelques points positifs pour elle : elle dit ce qu'elle pense sans avoir peur de faire du mal autour d'elle, de sorte qu'on n'est même pas sûrs qu'elle s'en rende compte. Au début, on a l'impression que son rôle va être important en donnant un dilemme à Buffy concernant le choix de ses fréquentations. Mais finalement, celle-ci n'hésite pas bien longtemps et décide bien rapidement de faire partie des ringards et de subir les observations dénigrantes de Cordelia et sa bande de suiveuses, à son plus grand regret.

Cordelia est celle qui n'accepte pas les personnes qui n'ont pas les mêmes intérêts qu'elle, elle semble incapable de les comprendre, et d'ailleurs on dirait qu'elle ne le souhaite pas. Pourtant son rôle garde son importance : sans doute est-elle là pour rappeler à Buffy ce qu'elle était avant d'être accablée par ses responsabilités.

Mais Cordelia ne s'avouera jamais vaincue et ne se remettra sans doute jamais en question, érigeant comme vrai son seul point de vue et son interprêtation orientée et souvent erronée des événements tragiques qui se déroulent dans cette ville de Sunnydale.

Elle est celle qui nous rappelle que la tolérance et l'entraide ne sont pas des valeurs communes à tous, et que nos amis Buffy, Willow et Alex sont particulièrement tolérants et ouverts d'esprit. Au début, c'est bien peu naturel de se rendre compte que des adolescents peuvent avoir ce genre de réactions, c'est bien peu courant dans la réalité...
Et Cordélia nous remet les pieds sur terre en nous assurant que tout le monde n'est pas aussi gentil et prévenant.

Il faut bien avouer que le concept de faire porter à un seul point sur Terre le lourd fardeau d'être le lieu privilégié des forces malfaisantes est intéressant. Peu convainquant, certes, mais il a au moins le mérite de rendre un peu crédibles tous les événements paranormaux qui se regroupent dans cet environnement.
La Bouche de l'Enfer a choisi Sunnydale ; en tout cas, elle y a pris racine...

Le dernier épisode de la saison 1 est excellent, nous rappelant que la série était préalablement destinée à être courte.

Les signes annonciateurs de l'apocalypse et l'ouverture des portes de l'enfer sont légion. La mort de la chasseresse ne saurait se faire attendre.

Tout le monde est sur le pied de guerre, l'ambiance est lugubre.

Je trouve bien dommage que Buffy meure aussi facilement, comme si elle était incapable.

Enfin, c'est sans compter sur la remarquable aptitude de la Tueuse à résusciter, elle le prouvera un nombre incalculable de fois tout au long de la série. Tout cela pour finalement sauver le monde au terme d'une bagarre bien courte. A tel point que l'on trouve cela trop facile, comme si les portes de l'enfer pouvaient se refermer aussi facilement sans que rien d'autre ne s'en soit échappé...
Cela relève de l'invraisemblable !
C'est déconcertant !

Un petit détail que souligne pleinement cette image : avez-vous remarqué la longueur des tenues que portent les filles ? Ou plutôt devrais-je dire l'absence de longueur... à croire que la nudité des jambes féminines est un trait essentiel de l'histoire... toutes les occasions sont bonnes pour nous montrer des jambes jusqu'aux hauts des cuisses et des jupes qui ne nous cachent que le strict minimum.
D'ailleurs le style vestimentaire des personnages laisse particulièrement à désirer, comme venus de la décennie précédente.